Libérons nos cochons

pleine chèvre ou trace
Sente de la chèvre qui bâille : le livre

Lire La Chèvre jaune & Balade caprine à travers la littérature tourangelle

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La peste qui ravage le cheptel porcin néerlandais depuis le début de l'année s'est propagée en Europe. Malgré l'abattage de 8,2 millions de porcs sur un total de 15 millions, l'épidémie continue sa dévastation. Or, en 1979, Monsieur Gilbert Jolivet, directeur scientifique de l'Inra, nous met en garde : « il est bien connu que les animaux domestiques souffrent aujourd'hui des « maladies de civilisation », conséquences d'une sélection, d'une alimentation, d'une reproduction, d'un habitat, privilégiant la productivité au détriment d'une évolution moins contraignante de l'espèce dans son milieu naturel et d'une expression plus spontanée de ses mœurs » [1]. En effet, quand on connaît les soins infinis que la truie donne à ses petits, le courage avec lequel elle les défend et, réciproquement, l'amour des cochonnets pour leur mère, ainsi dès leur naissance ne lui prodiguent-ils pas des caresses afin d'adoucir les douleurs qu'ils lui ont causées !

Quand on voit combien vivent heureux les cochons aux champs, cherchant leur nourriture dans les bois, sur les jachères et les friches, dans les lieux humides et marécageux, on se demande pourquoi l'homme les condamne à la prison dans des ateliers intensifs de plus en plus gigantesques ? « Les truies gestantes étant attachées pendant leurs derniers temps de gestation dans des stalles limitant leurs mouvements ! » Ainsi, paraît-il évident à tous que « l'augmentation de la taille du groupe et la réduction de la surface allouée par animal provoquent chez le porc un accroissement du nombre et de l'intensité des réactions agressives ». [1]

Hier, cet animal singulier qu'on appelait volontiers « Monsieur » pour la somme des bienfaits qu'il apporte aux êtres humains, était souvent sacrifié en fin d'année par une fête dont le bon sens populaire avait tiré un proverbe. Ne disait-on pas « À chaque porc vient la Saint-Martin » afin de rappeler aux humains que tout le monde est destiné à mourir et qu'en général on tuait le cochon à l'entrée de l'hiver. Aussi, si nous avons l'esprit « bio » et voulons donner à cet animal si précieux une existence correspondant à sa nature, libérons-le, tout en reconstituant des fermes à « échelle humaine, animale, environnementale, créatrice d'emplois « verts » ». Nos espaces nous le permettent.

Jean Domec, 1997


[1] Le stress en élevage intensif, Inra Masson, 1979.




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