Vache, brebis, chèvre, dans les pays civilisés et en barbarie

Sente de la chèvre qui bâille : le livre

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En Afrique, la paysannerie considère la vache, la brebis, la chèvre, comme des êtres vivants sensibles et sentimentaux, symboles de la terre nourricière. Ce sont des pays civilisés.

En « hors-sol » de Barbarie, ces herbivores ruminants sont traités comme des usines à lait, à viandes, à produits industriels et pharmaceutiques.

Leurs éleveurs, leurs bergers se sont mués en producteurs de lait et de viandes.

Aussi, ces « produits » portent-ils à l'oreille un numéro qui permet leur identification dans le confinement de l'anonymat de la forcerie industrielle.

Après avoir effectué 2,5 cycles de lactation, l'herbivore ruminant, devenu omnivore, bourré de concentrés, souffrant de mammites, est abattu à la chaîne, en moyenne à 3 ans et 8 mois pour les petits ruminants !

Une vache peut vivre plus de 20 ans ; brebis et chèvres plus de 12 ans !

Les abattoirs doivent être, eux aussi, industrialisés, idéalisés donc invisibles. Ainsi, le système industriel d'exploitation des bêtes ne heurte pas la bonne conscience et la sensiblerie des consommateurs, qui, trompés par la publicité, voient vaches, brebis, chèvres, soignés et gardés en pâturage ou en parcours par vachers, bergers, chevriers.

Au contraire, en Afrique, la vache, la brebis, la chèvre, incarnent l'union bénéfique du ciel et de la terre. Pays respectueux de la santé de l'homme, de l'animal, du milieu, où les coutumes indigènes donnent des noms à leurs bienfaitrices qui appellent les cieux, la lune, le soleil, les nuages. Ainsi, humains et animaux communient-ils avec la lumière et la pluie qui distribuent la prospérité. Aussi, toute mise à mort d'animal herbivore ruminant se révèle-t-elle comme un rite sacrificiel. Alors qu'en Barbarie, la vache appelée bœuf à sa mort aboutit dans les assiettes déguisée en steaks, hamburgers, etc. Ainsi, les Nations qui se proclament les plus riches du monde, font-elles oublier à leur population que le lait, la viande et autres bienfaits se révèlent issus d'une créature vivante, douée de sensibilité et de sentiments.

Jean Domec, 2002




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