Qui va piano va sano

Sente de la chèvre qui bâille : le livre

Lire La Chèvre jaune & Balade caprine à travers la littérature tourangelle

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Le total des victimes des accidents de la route s'avère terrifiant. En effet, en 1990, en Europe, soixante-six mille personnes ont été tuées, soit l'équivalent du nombre d'habitants de Châteauroux et de son agglomération ! Rien qu'en France, on a compté deux cent trente-sept mille blessés, soit la population du département de l'Indre !

Aussi des milliers et des milliers d'êtres humains vivent dans l'affliction, la douleur, l'angoisse.

Néanmoins, la circulation routière ne cesse d'augmenter et oblige à la construction d'autoroutes et autres ouvrages dévastateurs. Comme ceux-ci détériorent villes et campagnes et entraînent, pour les hommes, les animaux, les arbres, le milieu ; malheurs, expropriations, bruits, pollutions, stress ; le moment paraît venu, à l'approche du XXIe siècle, en Europe, de réaliser un plan de reconversion écologique.

Il s'agira tout simplement de passer d'une cadence d'existence effrénée à un rythme biologique, conforme à la bonne santé de l'homme et de son environnement.

En conséquence, les constructeurs limiteront la puissance des véhicules à 60 km/h pour les automobiles, à 50 pour les cars, camions, motos, à 20 pour les vélomoteurs. Ainsi, l'humaniste allure de la circulation routière diminuerait considérablement les accidents, économiserait l'énergie, réduirait les dégradations. Aux gouvernements, il appartiendrait d'organiser l'échange des véhicules dans un délai à fixer, et à répartir les aides, en tenant compte du revenu de chacun.

Simultanément, les pays européens relanceront les transports par eau, par fer, collectifs, notamment en rétablissant les lignes ferroviaires secondaires.

Par le ralentissement de la vitesse sur route, le transport par fer deviendrait le plus rapide et le plus fiable. En même temps, après la marche, le vélo prendrait la place qu'il mérite pour le déplacement individuel.

En outre, cette synergie environnementale provoquerait une saine reprise d'activité, rendant caduques les « grands travaux » démolisseurs envisagés à Bruxelles. Enfin, au lieu de « gagner du temps sur le temps », en perdant le sens de la vie, et parfois la vie, nous prendrions le temps d'exister et de goûter la saveur de vivre tout en respectant le prochain et la nature.

Jean Domec, 1994




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