Une révolution culturelle s'impose

pleine chèvre ou trace
Sente de la chèvre qui bâille : le livre

Lire La Chèvre jaune & Balade caprine à travers la littérature tourangelle

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À la suite du scandale de la dioxyne, Dominique Voynet et Bernard Kouchner dénoncent les excès de l'exploitation intensive des animaux. Les Verts, dans leur programme de gouvernement, exigent « une agriculture de qualité, respectueuse de l'environnement ». Cette révolution s'impose. En effet, la frénésie industrielle rend malades les animaux et leurs maux se transmettent à l'homme. L'élevage intensif concerne les volailles, les porcs, les lapins, mais aussi vaches, brebis, chèvres laitières ; en fait, la quasi-totalité du lait, des œufs, des viandes que nous consommons [1]. Nous savons, aujourd'hui, que les ruminants herbivores fragilisés ne supportent plus ces conditions d'esclavage. Ainsi, « pour la vache, posent problèmes les maladies respiratoires, les mammites, dont l'importance économique est fabuleuse, les maladies nutritionnelles, maladies de la civilisation par excellence » [2]. Pour le directeur de l'interprofession laitière, « les deux crises potentielles majeures concernent la listériose et la maladie de la vache folle » [3]. Or selon un sondage Sofrès de février 1999, 85 % des Français se posent des questions sur les conditions d'élevage et se disent mal informés. Effectivement, lors de la journée Santé et gastronomie du 28 janvier 1998, à Paris, des représentants de l'institut de l'élevage et de l'Inra constatent, à propos du fromage de chèvre, gastronomique par excellence, qu' « une difficulté pour l'avenir réside en l'idée que le consommateur se fait des conditions d'élevage des chèvres dont on a utilisé le lait : là où il y a élevage intensif en stabulation permanente, il imagine dans la montagne... » [4].

Aussi, la révolution culturelle que prônent les écologistes et notamment la ministre, responsable de l'environnement et de l'aménagement du territoire, doit-elle être expliquée aux citoyen(ne)s. En effet, l'élevage respectueux de l'être humain et de la nature oblige à la création de multiples fermes à dimension humaine, sur l'Hexagone, ainsi qu'au retour à la terre et à la formation de milliers d'éleveurs, bergers, vachers, chevriers, porchers, gardiens, etc. En effet, en cinquante ans, nous avons perdu cinq millions d'actifs agricoles, chassés de la terre par le scientisme et l'industrieolâtrie. Il nous faut donc reconvertir en élevage traditionnel, qui appelle énormément de main-d'œuvre, des exploitations qui stressent les animaux mais emploient très peu de monde. En effet, « un seul homme doit suffire pour s'occuper de 20 000 poulets ou 3 500 cochons à l'engrais ou bien 65 vaches laitières » ! [5]

L'effort demandé à tous par le projet écologiste, donc de la ministre de l'Environnement, me paraît indispensable pour redonner santé à l'homme, à l'animal, au milieu. Il créera un enthousiasme de vivre, en France et en Europe. À nos dirigeants d'expliciter et d'engager la révolution culturelle qui s'impose et qui a le mérite de réconcilier l'homme et la nature en créant des millions d'emplois.

Jean Domec, 1999


[1] Nous consommons chaque année un milliard d'animaux, dont 920 millions de volailles !
[2] Histoire de l'élevage français, par le docteur J. Risse, l'Harmattan, 1994.
[3] L'éleveur laitier, juillet 1998.
[4] Varia, revue de la société d'ethnozootechnie, 1998.
[5] Le stress en élevage intensif, Inra, 1979.




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